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Comme une bouteille à la mer
16 octobre 2013

Profession de foi suscitée par Érich Fromm

J’ai beaucoup écrit sur mes conditions de vie, ma plus ou moins mise à l’écart de la société (plus par moi-même que par les autres) etc. Maintenant je voudrais, et cela me ravit, produire ce que je ressens du monde où il faut bien que je vive et que j’aime malgré les défauts de notre espèce que je retrouve en moi bien nombreux.
Si j’avais une foi à exprimer, qu’elle provienne de Dieu ou non, je dirais que c’est celle en l’amour, ce que j’en ai appris et plus ou moins retenu, en plus de mon temps de catéchisme, des lectures proposées par une psychologue dans le passé en Espagne. Ainsi j’ai découvert Érich Fromm et ses jolies théories sur L’art d’aimer et La peur de la liberté, livres que j’ai lus en espagnol bien longtemps après qu’ils m’aient été conseillés, de retour dans mon pays. Je ne crois pas que ce disciple et dissident de Freud soit connu en France. Dommage ! En tout cas, je ne l’oublie pas et je vois que la société n’est toujours pas prête à s’adonner à l’acte d’aimer comme il l’entend, à le considérer comme une faculté, un art qui devrait s’enseigner dans les écoles, qu’il a quelque chose d’inhérent à la connaissance, que sa meilleure forme est l’altruisme, ou l’amour fraternel et maternel, qu’il est propulsé par la liberté quand celle-ci se pose en moteur de nos activités, et surtout qu’il est inconditionnel, donnant-donnant sans attente d’un retour. C’est difficile de vivre avec cette pensée, assimilée je crois mais maladroitement exprimée dans mon langage écrit ou parlé, de continuer de remarquer son absence parmi nombre d’entre nous et de devoir s’en cacher, ou au contraire – au risque de passer pour folle… tant pis ! –, tenter le coup pour le coup en la révélant. Je n’ai plus grand-chose à perdre ni faire de ma vie, et je crois que je peux me lancer dans cette direction enfin. Je n’en attends rien que le soulagement de ma libre expression.
Je crois profondément en l’amour, non pas dans la pratique de la simple relation sexuelle et/ou sentimentale, amicale entre deux personnes, mais dans l’ensemble de toute l’humanité et de la Nature. Je crois que, si Dieu existe, s’Il a créé l’Univers, ou un Univers d’univers comme semblent le suggérer les astrophysiciens d’aujourd’hui, sans forcément Lui vouer un culte (en pure agnostique que je suis), la meilleure des choses à faire pour Lui rendre grâce est, avec toutes les capacités possibles, d’observer, connaître et aimer les fruits de sa Création en écartant toutes formes de danger et de nocivité. Aimer nous protège et soutient nos vies, et la liberté est la force qui nous le permet avec l’intelligence. (J’aime bien « la force intelligente » de George Sand dans La mare au Diable au début… j’ai abandonné la suite, et j’ai eu tort !, mais j’ai compris l’importance qu’elle voyait à exprimer des choses positives dans les domaines artistiques).
Je pourrais parler d’Érich Fromm longtemps encore, de l’effet qu’il a produit sur ma personne, et de cette profession de foi qu’il m’a suggérée malgré lui. Mais je préfère juste conclure par une phrase écrite dans les deux livres susmentionnés, et dont je ne me souviens plus des termes exacts. Elle dit à peu près ceci : « Le professeur apprend de son élève, le patient soigne son psychanalyste, le public stimule l’acteur ; toujours et quand ils sont unis entre eux par des liens authentiques et libres ». Je me demande combien d’hommes politiques, de chefs d’État, de journalistes etc. ont lu ce psychanalyste ou s’en souviennent, sans doute aucun. L’amour reste incompris des plus hauts aux plus humbles, sinon nous vivrions en paix… peut-être. Et moi ? Je n’ai qu’à écrire pour aimer avec tout le talent artistique que j’ai, si tant est que ce soit vrai et que j’aie le courage enfin de mener à bien mes petits ouvrages. Ainsi l’acte d’aimer me sera retourné, même dans le silence. L’indifférence que ce dernier induit ? autant s’en moquer, si on n’arrive à se convaincre d’une possible clarté de ses pensées, tout en mesurant les progrès qu’il reste à franchir et en sachant qu’il y aura toujours des portes à ouvrir devant soi. L’avancée, comme le reste et l’amour, est infinie. Dommage de s’y prendre tard à près de la soixantaine. J’ignore, avec la santé que j’ai, combien de temps il me reste à vivre, mais ce ne sera pas suffisant pour tout comprendre et libérer de moi. Mais l’important c’est d’y aller.

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