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Comme une bouteille à la mer
7 décembre 2006

Le ferry de l’adieu

Leurs mains s’écartent,

Comme les nuages se morcèlent

Dans l’océan céleste clair et bleu.

« Regarde ce ferry, en partance je ne sais où, qui rentre dans la brume du couchant…

Ne sommes-nous pas bien, toi et moi,

Là sur cette plage de langoureuse solitude,

A l’heure fraîche de la promenade du soir ? »

« Va… Où que tu ailles, tu seras mieux.

Mon cœur s’engrisaille,

Se dépérit chaque jour un peu plus.

Je ne peux supporter te l’exposer plus longtemps,

Tant le tien est ami, joyeux et insouciant.

Je ne veux plus t’imposer la déchéance qui m’étreint,

Ni les jours, ni les nuits blanchies par ma peine.

Je suis las de tout, de nous… comprends-tu ça ?

Ce que tu m’apportes est trop absorbant,

Trop beau et trop vivant pour que j’aie la force maintenant de le prendre.

Garde ton énergie, ton affection pour meilleur que moi,

Un homme heureux…

N’insiste pas.

Pars en silence.

Oui, ne dis plus rien.

Tourne la tête vers le blanc des vagues et les rochers là-bas au loin.

Marche, marche… Ne te retourne pas !

Je resterai là à t’observer encore…

Puis je rentrerai avec ce qui ne s’effacera jamais de ma mémoire,

Ta voluptueuse image de tendresse et de beauté. »

Et la femme obéit à l’homme,

Baisse la main, soudainement déçue et frappée.

Elle se détourne et s’en va longer le bord de l’eau.

Il regarde sa silhouette partir jusqu’à sa dissolution

Entre les rochers extrêmes du bout de la plage vide,

Et tout en douceur disparaître,

Tel ce ferry, en partance vers on ne sait où,

Dans la brume où le soleil s’est couché.

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Comme une bouteille à la mer
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