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Comme une bouteille à la mer
25 octobre 2007

INVENTARIO GALANTE d'Antonio Machado sur "Moza Donosa" d'Alberto Ginastera


Antonio Machado - Alberto Ginastera
envoyé par marygrange

(Petite précision : dans le générique du début, il faut lire http://pianosociety.com au lieu de http://pianociety.com, il s'agit d'un site où l'on peut télécharger légalement des musiques du Domaine Public, et le nom du pianiste est Lap Huynh et non Lay...)

Le texte (s’il se lit mal sur la vidéo…)

  Tus ojos me recuerdan

las noches de verano,

negras noches sin luna,

orilla al mar salado,

y el chispear de estrellas

del cielo negro y bajo.

Tus ojos me recuerdan

las noches de verano.

Y tu morena carne,

los trigos requemados,

y el suspirar de fuego

de los maduros campos.

  Tu hermana es clara y débil

como los juncos lánguidos,

como los sauces tristes,

como los linos glaucos.

Tu hermana es un lucero

en el azul lejano…

Y es alba y aura fría

sobre los pobres álamos

que en las orillas tiemblan

del río humilde y manso.

Tu hermana es un lucero

en el azul lejano.

  De tu morena gracia,

de tu soñar gitano,

de tu mirar de sombra

quiero llenar mi vaso.

Me embriagaré una noche

de cielo negro y bajo,

para cantar contigo,

orilla al mar salado,

una canción que deje

cenizas en los labios…

De tu mirar de sombra

quiero llenar mi vaso.

  Para tu linda hermana

arrancaré los ramos

de florecillas nuevas

a los almendros blancos,

en un tranquilo y triste

alborear de marzo.

Los regaré con agua

de los arroyos claros,

los ataré con verdes

junquillos del remanso…

Para tu linda hermana

yo haré un ramito blanco.

Traduction INVENTAIRE GALANT

  Tes yeux me rappellent

les nuits d’été,

noires nuits sans lune,

rive de la mer salée,

et le scintillement des étoiles

du ciel noir et bas.

Tes yeux me rappellent

les nuits d’été.

Et ta peau brune,

les blés brûlés,

et le soupir de feu

des champs mûrs.

   Ta sœur est claire et faible,

comme les joncs languissants,

comme les saules tristes,

comme les lins glauques.

Ta sœur est une étoile

dans l’azur lointain…

Et elle est aube et aurore froide

au-dessus des pauvres peupliers

qui tremblent sur les rives

du fleuve humble et paisible.

Ta sœur est une étoile

dans l’azur lointain.

  De ta grâce brune,

de ton songe gitan,

de ton regard d’ombre

je veux remplir mon verre.

Je m’enivrerai une nuit

de ciel noir et bas,

pour chanter avec toi,

rive de la mer salée,

une chanson qui laisse

des cendres sur les lèvres.

De ton regard d’ombre

je veux remplir mon verre.

   Pour ta jolie sœur

j’arracherai les branches

de petites fleurs nouvelles

aux blancs amandiers,

lors d’un tranquille et triste

point du jour de mars.

Je les arroserai de l’eau

des ruisseaux purs,

je les attacherai avec de verts

petits joncs de l’eau dormante…

Pour ta jolie sœur,

je ferai un petit bouquet blanc.

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