Fantaisie d’un soir lunaire (rimes libres)
La forêt, en vain je la visite,
Scrutant le sol, tandis qu’autour de moi s’agitent
Des papillons de toutes formes et couleurs.
J’écoute la rivière, dans sa rumeur
Qui me chante : « il est venu hier. ».
Mais aucune trace d’homme, que de la boue et d’hostiles pierres.
J’ai aperçu, par ma fenêtre,
La chimérique ombre d’un être
Sur le mur d’en face, un soir lunaire.
Il s’est arrêté et a regardé l’austère
Immeuble dans lequel je vis,
Puis il est reparti.
Le lendemain matin, j’ai traversé la route,
J’avais comme un doute.
Une série de pas longeait l’endroit
Où était figée l’ombre, la veille. Un effroi
M’a assaillie. Les empreintes étaient semblables
Au souvenir ineffable
De celles que tu avais laissées
Derrière nous, dans le passé…
Te reverrais-je flâner demain,
En face, près du mur des voisins ?
Oserais-tu passer la route
Et, quoiqu’il t’en coûte,
Sonner à ma porte ?
Mon Dieu, voilà que je m’emporte
A un fol espoir stérile,
Sans lendemain. Je sais, c’est inutile !
Probablement était-ce l’ombre d’un quidam
Cherchant, dans la rue, le fantôme d’une femme.