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Comme une bouteille à la mer
30 juillet 2008

Encore quelques mots… (2)

Je ne peux trop en dire par respect pour lui, mais je puis préciser que nous ne nous sommes pas connus sur Internet et que nos conditions de vie nous rapprochent. Il est à même donc de me comprendre, et moi lui, ce qui est fort soulageant pour tous les deux. De plus, c’est un homme très cultivé et intelligent et qui semble posséder un cœur généreux et très humain. Et il me parle si gentiment que j’en suis tout émue, même si j’ai l’impression de ne pas mériter ses égards.

Depuis mon retour de l’endroit où nous avons lié connaissance, il me téléphone régulièrement et moi je lui écris des lettres « classiques », ce qui m’enchante ! Cela dit, je maîtrise enfin mes engouements, mon envie de lui parler. J’attends patiemment ses nouvelles, et si elles tardent, je ne m’empresse pas de le recontacter. En cela, je pense avoir changé depuis deux ans. Si vraiment j’ai besoin de m’exprimer, je recours aux textes habituels, la poésie, la prose, mes brouillons, sans faire appel à un interlocuteur, sans lui mettre la pression, quoique parfois il m’arrive de conter mes peines encore à mes proches. Oh, je sais que ce n’est pas bien, et j’y remédierai à l’avenir. J’y compte bien ! Et nous avons encore une autre chose bien plaisante, mon ami et moi, c'est notre vouvoiement si poli, pas distant cependant, mais amical et sincère et qui n'empêche pas l'intimité. J’aime, même si un jour peut-être il virera au « tu »…

J’éprouve, pourtant, encore beaucoup de méfiance et de perplexité envers mes réactions. Vois-tu, je ne pleure plus notre amitié à toi et à moi, mais la rupture m’a renvoyé un reflet de moi si négatif ! J’ai pris conscience de combien ma demande d’affection était grande, combien mes complexes me dominaient, et combien cette reconnaissance de mes capacités, si quémandée auprès de toi et des autres, était excessive et ennuyeuse. Si tu lisais mon livre, peut-être comprendrais-tu l’importance de mon vécu et que c’est lui qui a brouillé mes relations avec toi et tous ceux qui n'ont pu, ou n'ont su, me juger. En tout cas, ce n’est pas une excuse, maintenant que je le sais, pour recommencer avec quelqu’un d’autre, qui que ce soit.

Oui, j’ai peur d’abuser encore des sentiments d’un homme même libre, même s’il s’intéresse à moi et m’estime.

Pourtant, comme tout le monde, j’ai aussi droit au bonheur, non ? Tu ne peux pas le nier.
J’existerai quand même, seule ou accompagnée par moments si c’est possible. J’aimerai comme cela me sera permis, et libre, si libre enfin de mes craintes, des préjugés, de mes appétences, et qui sait du regard des autres…

Ecrire arrivera-t-il à me libérer ? J’ose l’espérer après tout.
Merci de m’avoir fait involontairement comprendre toutes ces choses, toi.

Puis-je enfin mener à bien mes nouvelles amitiés…

Pour conclure, je veux te dire que, si je te rencontre dans la rue un jour, ne t’en fais donc pas, je changerai de trottoir ou détournerai la tête sur ton passage. Je crois que cela correspondrait à tes attentes, non ? En tout cas, je le comprends et l’accepte.

Mais sache que je te pardonne comme à tous ceux par qui j’ai souffert, et qu’un jour peut-être je me pardonnerai à moi-même. Je n’aurai pas ton propre pardon, mais tant pis.

Il faut maintenant apprendre à oublier ses souffrances et concevoir que l’on peut devenir quelqu’un d’à peu près bien peut-être. J’essayerai de laisser à ma mort, à ceux qui me seront encore proches, le souvenir d’avoir réalisé quand même quelque chose, de n’avoir pas vécu pour rien. Je ne veux pas que l’on se fasse des reproches à cause de moi. Que l’on fête plutôt mon départ au lieu de le pleurer ! Mais… j’espère que ce ne sera pas pour bientôt quand même. J’ai tant à entreprendre encore, tout !

Béa

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