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Comme une bouteille à la mer
7 décembre 2006

Les jours meilleurs…

Je ne le ferai pas. Je suis bien trop lâche pour cela ! Et je ne veux pas, sans n'avoir rien conçu de bien dans ma vie d'adulte comme il se doit, sans n'avoir laissé derrière moi une petite trace, un seul heureux souvenir ineffable à ceux qui restent et m'aiment. On se doit, je le crois, de mourir accompli et en paix pour cette présence de nous en les autres… Vivre pour rien, quel malheur ! Quelle honte, si on en prend conscience ! Il ne le faut pas. Si vraiment rien n'était possible, alors peut-être… pour abréger les souffrances de l'âme et du corps s'il en ait trop. Mais là, non ! Je veux croire en ma réalisation. Je veux traverser le tunnel jusqu'à la lumière. Que la fin soit belle et naturelle. Non, pas le suicide !

Il y a des jours où, plus qu'aimer, le plus honorable acte qu'il soit, on ressent, au comble de l'égoïsme, l'inavouable envie de s'approprier l'affection d'un autre. Se baigner de l'espoir d'un beau lendemain dans le regard de quelqu'un qui vous aime, qui croit et a confiance en vous, vous le dit. Oh, oui ! Être dorloté, bercé, embrassé encore une fois par sa mère, comme quand j'étais petit garçon il y a si longtemps… Qu'elle me tende la boîte des mouchoirs buveurs de peine pour mes yeux qui trempent la feuille où j'écris ces quelques paroles, ce soir, des larmes de l'éperdu que je suis devenu pour un court temps, j'espère… Qu'elle me redise "Tu es le plus beau du monde !", même si c'est faux bien sûr, voyons ! Et surtout qu'elle insiste "Tu peux, tu vaux, bats-toi !"…

Il y a des jours où c'est Papa qui manque avec ses grandes conversations du dimanche midi au repas familial, celles qui refont sans cesse le monde. Et on le suivait ébahis d'admiration. Comment non ? Pour moi, c'était Napoléon, Papa ! Je remettrais bien sur ma tête son képi de commandant de l'Armée de Terre pour jouer au soldat qui salue, comme je le faisais, il y a une longue quarantaine d'années, devant le défilé à la télévision, le 14 Juillet. Lui qui, pourtant, était devenu anti-militariste quand il rejoignit la vie civile. Mais alors l'Armée c'était là où Papa travaillait, et j'en étais si fier…

Et c'est aussi la sœur, le frère qui font défaut et la femme absente bien sûr, le fils qui n'est jamais venu !…

Il y a des jours où soi-même on referait le monde comme Papa. On mettrait du beau et des couleurs partout, de la vie… On soufflerait, comme on le faisait enfant sur le savon pour en sortir des bulles, sur la douleur pour qu'elle atteigne les nuages et s'évapore en eux. Tuer la mort et la tristesse, oui ! mais quelles armes pour cela ?

Oh, plus de peine, plus de folie meurtrière des criminels du monde, plus d'odieuses maladies ! Que de l'amour et de l'humour pour le rire si salutaire et qui soigne les cœurs malheureux. Du rire, de la beauté, du cœur, je m'en servirais comme matériaux pour la transformation de ma Terre aimée, si seulement c'était possible…

Il y a des jours de grand abattement où l'on se sent désarçonné devant les difficultés de l'existence, où on en a marre ! On est aspiré par le gouffre du désespoir tel un trou noir, quand rien ne marche, quand le plus léger des sourires même a disparu pour faire place aux sanglots. Comment ne pas s'y laisser entrer ? Comment s'en arracher ? Quelle force motrice faudrait-il donc pour se mouvoir dans l'espace des sentiments afin  de rencontrer une planète où vivre dans le bonheur ?

Un petit rayon de joie s'allume dans mon esprit, maintenant que je finis ma page. Demain ils reviendront, les jours meilleurs…

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Comme une bouteille à la mer
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