11/04/07. J’ai le sentiment…

Mon ami, j’ai le sentiment qu’il y aurait la possibilité, un jour prochain, de nous reparler presque comme avant. Je me dis que la vie change… Aurions-nous l’occasion d’arranger les choses entre nous ?

Il ne faut pas garder les souffrances, toutes, trop longtemps. Certaines sont, hélas, inévitables et durables, mais d’autres, si on y met du sien, peuvent se guérir enfin.

Je dois te dire que j’ai enfin vraiment terminé mon roman. Je l’ai maintes et maintes fois réécrit, et j’ai osé passer le pas. Je l’ai envoyé sur le Web à deux maisons d’édition. On verra bien ce qu’il en adviendra. Je ne m’attends pas à son succès, ni qu’il soit accepté. Qu’importe, il est fait et c’est ce qui compte le plus. C’est un journal qu’écrit Léa, c’est-à-dire moi, et dans lequel elle plaide coupable de ce qu’on l’a accusée. Et elle implore le pardon de son ami qu’elle vient de quitter et de ses proches. J’espère qu’un jour tu le comprendras et arriveras à me pardonner aussi mes différences, toutes vraisemblablement liées à mon handicap moteur. Et si possible aussi ton entourage qui semble tant m’en vouloir, peut-être plus que toi…

Tu sais, je ne veux pas que tu sois triste au fond de toi-même à cause de moi, ni que tu t’en veuilles de quoi que ce soit. Qu’il n’y ait rien qui t’empêche de vivre heureux, pas de remords surtout. Tu mérites qu’on t’aime et te protège contre tous les méfaits de l'existence. 

Si nous devions être à nouveau amis (oui, pourquoi pas ?), sache que je me connais mieux à présent, je sais mes défauts, mes bizarreries et ce que je dois faire si je me montre trop envahissante. L’amitié cela se veut libre. J’ai peut-être plus conscience de cela car je suis handicapée et dépendante d’autrui. Alors la liberté que je peux m’octroyer, je dois la saisir. Et elle ne doit pas manquer aux autres, même si j’ai parfois besoin d’eux… Je te demanderais d’être libre avec moi. Oui, sache que maintenant tu pourrais compter sur mon affection et mon écoute amicale et confiante. Et je ne t’imposerais plus rien.

Sincèrement,

Béa

Comments

[marygrangeb]

J'ai réécrit un peu ce texte, je l'ai un peu écourté. Il n'en est que mieux, je crois...
Je pense que j'arrêterai bientôt ces monologues à "mon ami perdu". Je ne crois pas bon d'entretenir ces sentiments tout compte fait. Cependant, je reprendrai l'idée sous d'autres formes. Des textes à mes parents, à Machado etc., voire aussi à mes amours perdus, à tous ces gens définitivement absents de ma vie.
Je verrai bien...
Mon "ami perdu" m'avait fait comprendre qu'il fallait tourner la page. Et au fond je commence à lui donner raison. Je vais m'apprendre à le faire. Et pourtant Dieu sait combien j'ai dû en tourner des pages !...

Béa