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Comme une bouteille à la mer
7 février 2008

Prix littéraires

J’ai juste un peu envie, là, de parler de littérature.

Mais avant, je voudrais annoncer, pour le moment officieusement, que mon éditeur a mis Comme une bouteille à la mer en concours. Oui, il participe au Prix du Premier Roman qui sera remis au cours d’une des journées du Salon du Livre au mois de mars à Paris. J’irai, du reste, le dédicacer. Mais j’en reparlerai plus tard. Juste ajouter qu’ils étaient 700 les romans en liste cette année, que maintenant nous ne sommes plus que cinquante et le mien est toujours présent dans les romans psychologiques. Je suis donc Finaliste, ça c’est sûr, et le livre paraîtra dans une nouvelle Collection avec quelques aides pour sa distribution. Et s’il était, par le plus grands des hasards (mais je n’y crois pas trop), lauréat, j’aurais droit à une belle promo.

Et, puisque je vous parle de Prix littéraires, j’ai envie de vous faire part de mon impression à la lecture de deux d’entre eux.

A Noël, ma sœur m’a offert L’élégance du hérisson, Prix des Libraires 2007, de Muriel Barbery. Qu’en dire ? C’est un livre qui ne manque pas d’humour. L’histoire de destinés hors du commun, deux femmes, une quinquagénaire et une adolescente. Toutes deux très intelligentes et cultivées, mais cela n’entre pas dans les fonctions de concierge de l’une ni l’âge de l’autre. Elles racontent leurs existences, celle d’une intellectuelle qui se cache mais est vite découverte par un voisin riche qui s’intéresse à elle, et celle d’une gamine qui a décidé de se tuer à ses treize ans, car que pourrait-elle apprendre d’autre de la vie avec l’intelligence qu’elle a ? Mais leur rencontre change la donne. Puis vient la fin à laquelle on ne s’attend pas, pour l’une c’est plutôt triste mais enrobé de bonheur, et l’autre a appris à aimer… Ce livre m’a plu beaucoup, surtout par son originalité et son style. Je le recommande !

Puis, j’ai enclenché après la lecture d’un autre prix, le Goncourt 2007, Alabama song de Gilles Leroy. Et j’ai ressenti une vive émotion. Il y a quelque chose qui a trait à mon livre…

Alabama song est l’histoire romancée de Zelda Fitzgerald, l’épouse de Scott, le célèbre écrivain d’avant-guerre, celui de Gatsby le magnifique, titre trouvé par Zelda d’après l’auteur français.

Cette femme qui se confie est d’une grande fragilité de par son éducation austère du Sud, et peut-être parce que c’est une artiste et s’en défendra toute sa vie où qu’elle soit, chez elle, auprès des siens quand elle retourne en Amérique, ou en Europe et en France où elle a connu une grande histoire d’amour avec un aviateur français, son seul adultère, tandis que son mari se vautrait dans la débauche, alcool, femmes et qui sait une liaison homosexuelle, mais aussi dans les cliniques et hôpitaux psychiatriques ou Scott Fitzgerald l’envoyait pour s’en débarrasser et par jalousie.

Alors elle s’est attachée à la danse qu’elle connaissait bien, mais dont elle n’a pris des cours assidus que trop tard à plus de vingt-cinq ans, elle dansait à se faire mal aux pieds. Et elle écrivait… Cela au départ ne déplaisait pas à son mari écrivain, il en a profité. Ils ont publié ensemble des nouvelles où leurs deux noms apparaissaient côte à côte, puis seulement celui de Scott Fitzgerald. Mais cela n’a pas empêché Zelda d’écrire en douce un roman, le seul, et que je lirai un jour je crois, Accordez-moi cette valse. Elle souffrait du rapt de ses mots par son époux plus que du fait qu’il la décrivait dans ses livres. Et la jalousie de Scott Fitzgerald était telle que Zelda aurait été interdite d’écriture. Si la danse nuisait à son corps, écrire mettait en péril sa santé mentale, croyait-on… Alors on la poussait à peindre.

Huit ans après le décès de Scott Fitzgerald, Zelda périt dans l’incendie de l’hôpital psychiatrique où elle se trouvait recluse.

La Zelda que j’ai décrite ici est celle du roman, mais je suis à peu près sûre qu’il s’agit beaucoup de la vraie. Et j’ai de la peine pour elle… J’en veux énormément à la jalousie, à cette possessivité de l’amour fusionnel qui n’admet aucun partage que celui de l’être et du corps de l’autre. Un artiste n’est pas seul. Je veux dire qu’il a dans son âme tout un monde, des idées, un créateur qu’il doit exprimer et aimer, éloigné des autres, de ceux qui l’aiment. Il ne peut se résoudre à l’amour exclusif. Et cela provoque le rejet de cet artiste par le compagnon ou l’épouse. J’avais cet amant amoureux qui voulait m’interdire d’écrire, dit l’auteur à la fin. Ceci illustre mes propos, il me semble.

Puis écrire peut se vivre comme une menace, car c’est puiser son inspiration dans ses proches. Cela peut fâcher et blesser. Pour ma part, je crains avoir bouleversé des personnes par mon roman, même si j’ai tenu à cacher le plus possible les identités. J’en souffre d’y penser, et je m’en excuse. Zelda dit qu’il faut s’excuser d’écrire. Et aussi : Mais je sais une chose : il est difficile de faire comprendre à notre entourage que tout est nourriture pour le travail de l’écrivain…. Et je l’avais soulevée aussi, sans avoir lu encore Alabama song, cette question dans mon livre. Je demande infiniment pardon aux gens qui, malgré eux, m’ont fait écrire Comme une bouteille à la mer, mais j’en avais tant besoin. Je devais l’écrire. S’ils veulent comprendre mes raisons, au lieu d’acheter mon roman, qu’ils se procurent donc Alabama song !

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