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Comme une bouteille à la mer
11 juin 2009

"Duma Key" de Stephen King

   Edgar Freemantle est un entrepreneur de travaux publics et victime d’un accident grave sur un chantier : une grue pénètre dans le côté droit de sa voiture en reculant et lui arrache le bras, et il se trouve qu’il est droitier. Il part en convalescence en Floride sur une île appelée « Duma Key ». Auparavant, dans une de ses propriétés  où il débuta sa récupération, il s’était pris à dessiner pour passer le temps. Mais c’est sur l’île du Golfe du Mexique que son talent s’est révélé grâce à la solitude et la splendide vue aux couchers de soleil beaux à couper le souffle (et à les peindre…). Il fait connaissance de voisins étranges, et sent peu à peu une présence en lui qui le pousse à peindre frénétiquement à s’en affamer. Son bras droit le démange (il paraît que cela arrive aux personnes en manque de membres) pour exprimer l’envie de se mettre à l’ouvrage ; parfois il lui apparaît comme un fantôme. Mais il n’y a pas que ça, ces tableaux sont révélateurs d’événements dont il ne peut connaître l’existence et bien d’autres choses aussi extraordinaires. Il connaît la gloire, mais son talent possède un pouvoir dont il faudra se débarrasser… Il finira par abandonner l’île de Duma Key aussi belle que maléfique.

   J’apprécie beaucoup quand Stephen King aborde les thèmes sur l’art et le talent dans ses livres tels que « Sac d’os », « Duma Key » évidemment, et « Écriture » qui m’a le plus poussée à écrire, surtout un jour la prose. C’était pour moi un don du ciel, un cadeau merveilleux que ce livre sur l’art d’écrire. Il faut une extrême générosité pour révéler son savoir-faire, et Stephen King indéniablement l’a en lui. En cela je lui serai éternellement reconnaissante. J’aime quand il dit : « Finalement, je n’écris que pour deux raisons : pour me faire plaisir et pour faire plaisir aux autres. » À méditer.

   Voici quelques expressions que j’ai rencontrées dans « Duma Key » et qui m’ont marquée :

-          « Tu peux le faire. »

-          «  Il arrive que la compréhension fasse l’économie du cerveau et procède directement du cœur. »

-          « N’emprunte jamais plus que cent fois le niveau de ton QI. »

-          « … je ne voyais personne et ne parlais à personne, sinon à moi-même. Il ne restait presque plus rien du superficiel et, lorsque cela vous arrive, vous commencez à vous entendre vous-même clairement. Et une communication claire entre soi et soi - j’entends par là le moi superficiel et le moi profond - est l’ennemi du doute. Elle détruit la confusion. »

-          « L’art, c’est le souvenir, Edgar. Il n’a pas de manière plus simple de l’exprimer. Plus le souvenir est limpide, plus l’œuvre est belle. »

-          « Son talent était affamé. Les plus grands talents -comme les pires- le sont toujours. »

-          «… si vous vous racontez le mensonge des artistes médiocres - que vous savez ce que vous faites -, vos chances d’accéder à la vérité seront anéanties. »

-          « Ne pas arrêter tant que le dessin n’est pas terminé. »

-          « Quand je peignais, je tombais amoureux du monde. Quand je peignais, je me sentais entier. »

-          « Sachez quand vous avez terminé et reposez alors votre crayon ou votre pinceau. Tout le reste n’est que vie. »

   Pour moi, Stephen King est un grand poète même s’il ne publie pas de vers, un humaniste doublé d’un romancier de génie. Et cela malgré l’horreur, la frayeur, les sueurs froides de ses livres. Il faut savoir accepter que quelque chose d’autre se trouve toujours en filigrane des mots, qu’on puisse le remarquer ou non, et malgré l’insipidité de l’apparence. Cette double écriture existe chez Stephen King. Et ses livres n’ont rien d’insipide, du moins à mon goût…

 

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Commentaires
M
Merci Ny-Haja. Je n'ai pas lu Carrie, son premier livre et sauvé d'une corbeille par sa femme aussi romancière. Mais lis-le, ce n'est pas, à mon avis, que le Maître incontesté du livre de terreur...<br /> <br /> Bises,<br /> Béa
N
Je connais assez mal cet auteur, voire pas du tout en fait, même si son nom m'évoque vaguement quelque chose. Et ce que tu viens de publier là pique finalement ma curiosité... Merci de ce partage. Et c'est vrai qu'il y a indéniablement de la poésie dans ses mots.<br /> <br /> Bises<br /> NH
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