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Comme une bouteille à la mer
1 octobre 2009

« En marge », de Jim Harrison

Un livre autobiographique où l’auteur se met à nu avec grande sincérité et humilité. Une philosophie abordée parfois avec humour, qualité indéniable d’un écrivain talentueux.
L’ego d’un aficionado de l’écriture comme moi reçoit, à sa lecture, une claque et une leçon : « mais par bonheur mon éducation me prémunissait contre l’importance ou la vanité, qui est le revers indissociable de l’apitoiement sur soi ».
Ainsi j’ai appris à quel point il faut lire et étudier pour s’adonner véritablement à l’écriture. Combien sont primordiales les expériences de vie, sans forcément tomber dans les excès. Ça a été le cas de l’auteur qui maintenant s’est dégagé de ses dépendances. Dorénavant il privilégie ses longues promenades à pied avec ses chiens en s’asseyant parfois sur une souche d’arbre pour méditer. Il faut s’emplir d’images et de sensations afin d’élaborer les moult détails d’une fiction. Le contact avec la nature les apporte si bien, mais pas seulement.
Les voyages au Canada, en France, Au Mexique, au Brésil… de Jim Harrison, ainsi que ses lieux de vie : sa ferme et sa retraite en rondins du Nord-Michigan, sa « casita » à la frontière mexicaine, sa famille pauvre et cependant cultivée (son père aimait les mots et l’encourageait à écrire, tandis que d’autres bloquent les rêves d’avenir de leurs enfants), ses amis littéraires et artistes, d’autres gens encore ont façonné et alimenté copieusement son talent de romancier et de poète.
On découvre ses origines, son œil abîmé, ses chiens, « l’amour romantique » et durable de son épouse, ses deux filles dont une écrit des romans dans le Montana près de qui maintenant le couple réside, sa passion pour la gastronomie, la nature, la pêche et la chasse, le strip-tease, son attache à la France, ses itinéraires en voiture à travers les Etats-Unis, Hollywood, son goût profond pour la littérature dont la poésie qui l’a conduit vers le scénario et le roman, sa « religion privée », sa relation avec les Autochtones américains… Un homme et un écrivain qui sait appréhender son art : « Tous les éléments d’une culture complotent contre le développement de l’individu artiste qui a été assez téméraire pour se mettre en marge afin de répondre à ce qu’il croit être sa vocation ».
Mais si vous n’avez pas lu de livres de Jim Harrison, avant « En marge » lisez quelques unes de ses œuvres. Pour ma part, c’était « Dalva » et sa suite « La route du retour », « Légendes d’automne » et « Nord-Michigan ». Maintenant j’ai hâte de lire deux recueils de poésie traduits en français et ses premiers romans « Wolf » et « Un bon jour pour mourir ». Pour l'heure je garde précieusement l’enseignement de « En marge » dans ma tête d’aficionado de l’écriture.
Je tiens à remercier Jim Harrison et tous les auteurs qui comme lui nous font partager le monde secret de l’écriture et de leur vie, ainsi que l’intelligence de leurs œuvres. Avec eux nous ne pouvons que progresser.

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