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Comme une bouteille à la mer
26 janvier 2010

Le train (corrigé)

Antonio Machado[1] dit, dans son Portrait, quelque chose qui en français sonne ainsi : « Lorsque viendra le jour de l’ultime voyage, quand sera prêt à appareiller le navire qui ne doit jamais revenir… ». Le voyage est sans doute la meilleure image pour représenter la vie.
Un train que l’on prend jusqu’à son terminus. Durant ce long parcours, des gens s’assoient sur le siège à côté de vous et vous quittent après vous être échangés les histoires de vos vies, découvrir vos affinités, vous être un peu ou beaucoup aimés. Il est indéniable qu’il faut se plier à la fatalité du voyage, qu’on change de train ou de wagon, ou qu’on fasse connaissance de nouveaux arrivants. Il faut accepter cette inéluctable existence, qui peut être si belle par moments, avec ses pertes et ses nouveautés.
Tout est voyage dans la nature, car tout est vie et mort. L’homme est, dans ses gènes, un voyageur sur sa planète, dans une galaxie elle-même errante et remplie de nombreuses étoiles pouvant abriter d’autres civilisations comme la sienne. Ainsi va mon humble vision récurrente de l’Univers.

J’ai perdu bien des gens sur des quais de gares. Tous ne m’ont pas blessée en me quittant, ou moi eux. C’était comme des petits déraillements. Mais un train cela se remet sur rails, heureusement ! Peut-être que certains reprendront le mien à d’autres arrêts… On ne sait jamais. Mais je ne veux plus l’espérer. Je dois me faire grande fille pour aimer le plus que je peux ce que me donnent les paysages qui défilent à travers les fenêtres de mon train.
Sous sa noirceur et sa cruauté, l’humanité est belle, à l’image de l’endroit où elle vit. Terre d’asile. Terre de voyage…

 



[1] Antonio Machado, poète espagnol par qui j’ai le plus découvert la poésie et que je vénère comme un Maître.

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