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Comme une bouteille à la mer
26 janvier 2010

P. (corrigé)

Je côtoie, depuis près de deux ans, un homme dont je suis amie. Nous nous vouvoyons. Pourtant nous sommes intimes. De l’entraide, de la considération, beaucoup de conversations et d’échanges, c’est tout.
C’est merveilleux une amitié entre un homme et une femme sans compromis ni rivalité, tissée d’une sincère fraternité et du partage d’affinités culturelles. On se voit à peine, mais communique par téléphone et courrier. Ce dernier est des plus classiques par la Poste, il n’a pas Internet. Une correspondance comme celles que les gens d’autrefois pratiquaient quand il n’y avait pas de moyens rapides pour les rapprocher.
Je l’appellerai P., comme l’initiale de son prénom.
Il est, depuis quelques années, paraplégique, et c’est à l’hôpital que nous nous sommes rencontrés. Le mieux aurait été que l’on ne se croise jamais, car cela voudrait dire qu’il serait toujours valide. C’est terrible pour un homme de sa trempe de se retrouver à la cinquantaine dans un fauteuil roulant. Tout s’écroule… Moi, je suis quasiment née handicapée, c’est différent oh combien !
Le destin rapproche les êtres qui se ressemblent. Je suis donc heureuse de le connaître. C’est l’une des personnes les plus intelligentes, douées d’humour et cultivées que je connaisse.
Aujourd’hui, je ne crains plus de le déranger, mais les premiers temps oui. Des suites de ce qui m’est arrivé avec Félix, j’ai peur d’être à nouveau mal comprise par toute une famille.
Aujourd’hui, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour détruire l’image de l’ennemie née de cette histoire. Des personnes comme mon nouvel ami m’y aident.
Pour le moment, en attendant de prendre un logement adapté, P. vit à Paris chez un proche, dans un immeuble sans ascenseur à un étage élevé duquel il ne descend que pour des événements importants. On peut se douter que moi non plus je ne peux aller le voir avec mon fauteuil roulant. Mais nous nous reverrons bientôt après beaucoup de mois de contacts à distance.
Il me conseille et soutient sans broncher avec patience et gentillesse. Je lui rends des services avec mon ordinateur et ma connexion avec Internet. Grâce à lui, je reprends confiance en l’amitié et en moi-même.

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