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Comme une bouteille à la mer
30 juin 2013

A mes semblables d'écriture (corrigé)

Cela fait dix ans que j'ai commencé à publier mes textes sur Internet, principalement des sites de poésie. J'en ai vu des mal léchés, et j'en fus également croyant que j'avais de la valeur. L'expérience m'a appris au moins une chose, il ne faut pas considérer un écrit comme définitif, même si on trouve un éditeur à qui il peut plaire, ou que des "amis" d'un forum vous en font de splendides louanges et qu'ils s'avèrent érudits : professeurs de lettres, journalistes, proches d'un illustre poète du passé ou actuel. Il ne faut pas s'appuyer non plus sur le succès d'un jour... Il faut accepter le progrès à venir, quoiqu'on ait presque la soixantaine. La plume, on doit l'aimer comme un enfant à éduquer. A mon grand âge, je suis toujours en construction. Mais j'espère que je pourrai évoluer grâce à la formation au métier de correcteur que je termine.
J'ai beaucoup à penser, il m'en vient chaque jour des sujets à traiter dans ma solitude. J'ai toujours à apprendre, et je n'aime pas m'asseoir sur de prétentieuses certitudes. Je comprends, aujourd'hui, qu'il est plus important de s'exprimer que de se faire reconnaître par un quelconque public. Je veux bien tenter ma chance occasionnellement, mais sans rien attendre du résultat ni m'attarder sur la promotion censé faire vendre. La fierté, laissons-la de côté. Pour moi, elle n'a rien à m'apporter qu'un beau manteau de ridicule. Seul doit compter le texte le plus logique et clair. Me considérant comme "recluse" (allusion à mon dernier recueil aussi malchanceux que les précédents), il me faut admettre que pas grand-chose de moi peut toucher la masse. Je peux écrire correctement, je veux dire côté forme, mais le fond reste en "marge" comme ma personnalité. Alors, au diable les complexes et l'amertume de l'échec ! Plutôt en rire...
Je suis à part et handicapée. J'ajoute que, si la maladie ne m'avait pas touchée, je serais aussi marginale. Avant elle, on disait de moi que j'étais une enfant sauvage... Toujours avec cet esprit de "sauvage", j'ai, ancrée dans ma tête, l'image de la "bouteille à la mer" de mon pitoyable premier livre. Je crois, donc, que mes productions livresques, je dois les considérer comme des "bouteilles à la mer" qu'un jour peut-être on ouvrira. Je ne veux pas forcer le partage, m'imposer aux autres.
J'ai conscience de mes failles. Cette espèce d'inertie qui de plus en plus me bloque sur Internet, Facebook, mes blogs, les sites littéraires, avec mes amitiés et mes proches. Oh ! c'est l'âge qui veut ça et mon indécrottable timidité doublée de ma placide paresse...
J'avoue avoir un peu de peine pour ceux qui aiment davantage le fond que la forme, car celle-ci éclaire celui-là ; ceux pour qui le succès compte plus que le bonheur d'écrire et corriger ses écrits ;  ceux qui s'appuient sur leurs convictions et préjugés, qui s'imaginent beaucoup de choses sur vous sans rien savoir et retiennent définitivement leurs premières impressions avec lesquelles ils vous blessent ; ceux qui se servent de leur art pour séduire avant tout. (Je suis un peu de toutes ces personnes !) L'humanité regorge de certitudes non avérées... Que soient bienvenus toujours les bons sentiments et l'évolution des idées, et le goût pour la découverte, l'amour de l'Art dans sa plus simple expression !

 

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Commentaires
M
Merci. Je suis heureuse si cela peut vous aider en quelque chose pour votre entreprise littéraire.
I
Bonne analyse et il n'est pas facile de plaire à tous.<br /> <br /> Merci pour ce petit message grand en infos
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Comme une bouteille à la mer
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