Inquiétudes... (nouvelle version pour ceux qui auraient lu l'ancienne que je viens de supprimer)
Ces questions ne doivent plus m'importer. Quand on ne doit plus revoir quelqu'un, sa vie ne vous regarde plus. Mais c'est dur de s'en faire une raison et d'oublier sa douleur, sa honte et sa culpabilité.
Nous mourrons dans l'ignorance de nos faits et gestes. Juste il me reste l'amertume de l'avoir connu, car je n'aurais pas souffert de l'interdiction de lui reparler, de le revoir jamais. Et je ne me sentirais pas une mauvaise amie pour qui que ce soit. Je ne craindrais plus le refus de mes lettres à mes amis ou leur non-réponses, des appels téléphoniques raccrochés à l'énoncé de mon nom.
Quelqu'un m'a dit de demander pardon à Dieu. Oui, mais je ne crois pas. Enfin, pas comme lui. Si Dieu pardonne les erreurs, l'homme non. Et les personnes qui m'en veulent continueront leurs reproches indéfiniment.
Il n'y a que l'écriture qui puisse un jour me soulager car elle me reconstruira, ou peut-être l'affection d'un ami qui arriverait à me convaincre que je ne suis pas si dérangeante ni répugnante, que je ne suis pas une ennemie et que j'ai ma place ici-bas malgré tous mes défauts. Qu'il puisse me rendre ma liberté d'aimer...
Je saisis de plus en plus la citation de Jim Harrison : "L'écrivain est peut-être toujours un passager clandestin. Caché, et très en marge". A l'époque, je m'exhibais trop et réclamais à l'excès l'aide de cette personne concernant l'écriture. Elle était dedans depuis bien plus longtemps que moi, et sans doute un écrivain dans l'âme plus clair, car elle a su se mettre "en marge" probablement à la manière de Jim Harrison. Et elle avait raison. Je pense qu'elle continue à écrire. Dommage qu'elle ne se fasse pas éditer, car son talent est des plus grands (presque digne de Jim Harrison avec un peu plus de persévérance et de foi en soi).
J'écris un peu plus "cachée" à présent, mais c'est très difficile pour moi. Cependant, mon journal intime m'y aide plus que mes écrits publics.
Il faut écrire comme l'âme le requiert.
Et puis je communique moins avec mes amis. Suis-je devenue moins importune ?...